Les bâches cest bien
Les bâches peuvent aider la terre, le jardin et le jardinier !
C'est une idée assez simple, qui a conquis un certain nombre de ceux qui apprécient ne pas abîmer leurs sols… Les zones cultivées sont couvertes de matière organique, aussi bien de compost que de fumier, d'herbe, de feuilles, de paille et même de résidus des cultures passées. Toute cette belle matière est couverte d'une bâche et laissée au repos pendant tout l'hiver. Une méthode simple, efficace, et qui ne comporte qu'un seul véritable défi technique, celui de bien maintenir la bâche au sol...
L'effet de ces bâches est multiple. D'un côté, elles emmagasinent la chaleur des rayons de soleil et permettent, en protégeant des gelées, de maintenir une vie active à la surface du sol. La matière organique déposée est lentement dégradée par les insectes, vers, champignons et autres espèces qui vivent dans nos sols. Par leurs va-et-vient, tous ces petits jardiniers aèrent les parcelles, enterrent la matière digérée et permettent au sol d'être amendé en profondeur.
L'autre rôle de la bâche lui vient de son effet occultant. Dès l'arrivée du printemps et de ses premiers redoux, d'innombrables graines enfouies dans le sol vont ressentir une soudaine envie de germer. Ces graines, ce sont les très nombreuses plantes qui auraient, en temps normal, colonisées nos allées et nos planches de cultures pendant toute la saison. Or, la bâche est là pour empêcher cette levée. Les plantules germent, blanchissent, dépérissent et se dégradent pour retourner au sol.
Lorsque vient la saison du jardin, c'est à dire à la mi-mai dans nos régions dioises, la bâche est retirée (ou trouée par endroits) pour laisser place à un sol riche, réchauffé et très peu sujet à la croissance folle d'herbes et plantes en tout genre.
Pour plus de renseignements sur nos expérimentations culturales, merci de bien vouloir venir observer de plus près...
C'est donc avec joie et détermination que notre équipe de jardiniers a entrepris de couvrir des parcelles avec des bâches. Bien qu'il aura fallu d'abord étaler la matière organique, ce qui dans la boue, est plus ou moins agréable selon les instants, mouvements ou positions adoptées. Puis, les chantiers d'installation des bâches, plutôt ludiques, où il était principalement question de déroulage, dépliage, mais aussi d'observation. Force est de constater que les tiges de haricots percent la bâche au même titre que les plants de tomates et bon nombre d'autres plantes.
Une fois ce premier obstacle surmonté, les jardiniers ont une fois de plus cultivé leurs meilleures intentions en déposant des poids sur le pourtour des bâches. Tout type de matériaux y sont passés : sacs de sable, rondins, briques, parpaings, palettes et même des cuves de récupération d'eau. Un soin particulier a même été accordé à l'une des bâches, qui a eu le privilège d'être enterrée dans une petite tranchée faisant le tour de toute la parcelle.
Et c'est là, à ce stade précis de notre démarche agronomique, que nous nous sommes heurtés à du… vent ! Le souffle de la terre, ou du ciel, et certainement aussi celui de la bâche. Sur certaines parcelles, elles ont été plusieurs fois réinstallées, plusieurs fois ré-envolées. Toute l'équipe reste hautement mobilisée pour trouver une solution adaptée et satisfaisante dans les meilleurs délais.
L'excellente nouvelle, c'est que nous comprenons mieux les vents, et les sens de circulation de l'air sur nos différentes parcelles. Certains jardins passeront leur hiver couvert, d'autres un petit peu moins. C'est aussi une excellente nouvelle puisqu'à chaque difficulté rencontrée, naît une solution collective qui nous fait aller de l'avant, et progresser !